Spécialisation : Accompagnement des Traumatismes Psychologiques

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« La vie est folle, n’est-ce pas ? C’est pour ça qu’elle est passionnante. Imaginez que nous soyons équilibrés dans une existence paisible, il n’ y aurait ni événement, ni crise, ni trauma à surmonter, de la routine uniquement, rien à mettre en mémoire :
nous ne serions même pas capables de découvrir qui nous sommes ».

Sauve-toi, la vie t’appelle – Boris Cyrulnik

> Qu’est-ce qu’un Traumatisme ?

La notion de Traumatisme psychologique est assez récente. Elle n’a d’abord concerné que les soldats rentrant d’intervention (les vétérans du Vietnam). Ce n’est que plus tard que la définition a englobé les femmes et les enfants victimes de violence et/ou d’agression sexuelle.

Grâce aux recherches neuro-psychologiques, aujourd’hui la notion de traumatisme émotionnel s’est élargie à la survenue d’événements beaucoup plus courants : un accident de voiture, une rupture sentimentale, une expérience humiliante, une maladie potentiellement mortelle ou invalidante, une perte d’emploi … Le traumatisme peut également survenir chez une personne simplement témoin d’un événement traumatique

Les symptômes liés à l’événement traumatique peuvent durer des mois ou se graver dans l’esprit en une fraction de seconde. Les répercussions émotionnelles peuvent être graves sur certaines personnes, même si l’événement n’a pas de conséquences physiques. Il n’y a pas d’échelle du traumatisme, on peut être traumatisé au sens clinique du terme par un événement d’apparence anodine et au contraire gérer parfaitement des chocs plus graves.

Le traumatisme est manifeste si un ou plusieurs des signes suivants ont été vécus ou ressentis comme tels lors de l’événement :

– Menace de l’intégrité physique ou psychique de la personne ou elle a été témoin de ce qu’a subit une autre personne : confrontation à la réalité de la mort, de la destruction, de l’anéantissement…
– Événement soudain et inattendu, impossible à anticiper
– Absence de capacité d’adaptation, notion d’effroi (disparition de toute émotion, de toute pensée, privation du langage…) : déshumanisation
– Absence de sens et de logique
– Passivité et impuissance, peur intense, sentiment d’horreur, sentiment d’abandon

> La particularité du traumatisme émotionnel

abuso-696x392La conséquence immédiate du traumatisme est la perte du sentiment de sécurité avec la tenace impression d’être impuissant. La personne se sent écrasée par ce qu’elle vient de vivre, soit un sentiment de danger constant, soit une impression d’être déconnectée de tout sans pouvoir faire confiance à quelqu’un.

Il faut distinguer stress et traumatisme.
Le stress dérègle le système nerveux pour une période relativement courte. L’équilibre est rapidement retrouvé.
Le traumatisme créé une détresse durable qui se propage dans toutes les expériences suivantes.

Si on communique cette détresse à quelqu’un qui va réagir de manière adéquate et qu’un état d’équilibre revient, nous sommes dans le domaine du stress.

Si nous ne revenons pas à un état d’équilibre et que nous vivons toujours dans un état d’intensité émotionnelle active, nous sommes dans le domaine du traumatisme psychique et émotionnel.

> Les différences entre les individus

ob_7f1dd4_traumatisme-1Le ressenti subjectif de l’événement importe plus que l’événement en lui-même. Ce n’est pas la cause qui détermine le traumatisme, mais la façon dont la personne va vivre cet événement. Lors de traumatismes collectifs (attentats, accident de train…), chaque personne va vivre les choses avec ses propres ressentis. Il est impossible de prévoir comment chaque individu va réagir, s’il aura des séquelles traumatiques ou non.

Le temps pour récupérer d’un traumatisme émotionnel varie également d’une personne à l’autre. Certaines personnes rebondissent rapidement (résilience) alors que d’autres sont dévastées tant qu’un travail de mise en conscience n’est pas fait.

Certaines personnes sont plus sensibles, plus « prédisposées » aux traumatismes émotionnels et psychologiques :
– si la charge de stress est déjà préalablement intense ou si la personne a déjà subi une série d’événements négatifs.
– si la personne a déjà été traumatisée précédemment et surtout si ce traumatisme antérieur est survenu dans l’enfance et n’a pas été résolu.

N’importe qui peut devenir émotionnellement traumatisé. Ce n’est pas une question de force ou de faiblesse. Il faut juste prendre les symptômes au sérieux et ne pas hésiter à prendre des mesures pour guérir, tout comme sont prises des mesures pour guérir d’une maladie physique.

> Les symptômes du traumatisme

TraumatismeLes symptômes traumatiques sont des réponses normales face à un événement anormal. Parfois ils peuvent être retardés pendant des mois, voire des années (Troubles post-traumatiques différés). Parfois, certaines personnes ne relient pas leurs symptômes avec un traumatisme déjà ancien.

Les symptômes physiques :
– Insomnie, Cauchemars, images ou pensées qui tournent en boucle (rumination)
– Fatigue
– Difficulté de concentration
– Agitation, Nervosité
– Douleurs et Maux psychosomatiques divers

Les symptômes émotionnels et psychologiques du traumatisme :
– Déni ou Incrédulité
– Colère, sautes d’humeur, irritabilité
– Culpabilité, Honte
– Sentiment de tristesse ou de désespoir
– Anxiété, Crises d’angoisse, de peur ou de panique
– Stratégies d’évitement, phobies…
–Émoussement de l’affectivité, sentiment de devenir étranger aux autres, repli sur soi, isolement
– Difficultés dans le fonctionnement social, professionnel…
– Désintérêt pour les activités habituelles, même celles que la personne aime habituellement, sentiment que l’avenir est bouché…
– Conduites addictives, Troubles du comportement alimentaire (hyperphagie…)
– Symptômes dissociatifs : impression de déréalisation, de dépersonnalisation, d’être dans le brouillard ou détaché de la réalité…

Ces symptômes durent généralement quelques mois et s’atténue au fur et à mesure du travail thérapeutique. Il est fréquent que des souvenirs douloureux ou des émotions fortes ressurgissent ponctuellement. Les déclencheurs peuvent être la date anniversaire de l’événement, une image, un son, une odeur, une situation qui rappelle l’expérience traumatisante…

> Quand faut-il se faire aider par un professionnel?

folter_trauma_therapieRécupérer après un traumatisme prend du temps et tout le monde guérit à son propre rythme. Il est nécessaire d’être patient et d’accepter de ressentir les émotions et les sentiments que vous vivez sans jugement, sans culpabilité et sans honte.

Redire sans cesse l’angoisse, la tristesse ou la colère ou, tout à l’opposé, s’efforcer de ne plus y penser, c’est nuire, parfois gravement, à sa propre santé physique et mentale.

Quelques conseils :
– Éviter de s’isoler. Il est nécessaire de maintenir des relations avec des personnes bienveillantes et à votre écoute pour pouvoir parler de vos sentiments.
– S’encrer dans le présent. Alterner les tâches ingrates et les tâches plaisantes.
– Prendre du temps pour prendre soin de soi, de votre santé, de votre alimentation, de faire du sport…

Notre cerveau a naturellement la capacité d’évacuer n’importe quel choc, quel que soit son importance. Diverses étapes sont indispensables au traitement d’un choc. Lorsque ce processus naturel se bloque, que les mois passent sans que les symptômes ne diminuent, il souhaitable de consulter.

Voici les principales raisons d’une demande d’aide (même sans traumatisme d’ailleurs) :
– Une difficulté à vivre à la maison et au travail
– Des anxiétés prolongées
– Une attitude qui vous pousse à éviter les situations qui vous rappellent le traumatisme
– Un engourdissement émotionnel
– Une incapacité à former des relations satisfaisantes

> Que peuvent faire l’Hypnose pour sortir d’un traumatisme?

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Il est tout d’abord nécessaire d’informer la personne qui subit des troubles importants consécutifs à un traumatisme sur la normalité de ses symptômes, sur leur évolution et sur les possibilités de traitement.

Le principal outil dont disposent les êtres humains pour gérer et dépasser leurs souffrances est la capacité d’envisager une situation donnée sous un angle différent et de lui donner un nouveau sens (restructuration cognitive).

Chaque personne possède en elle des ressources intérieures parfois insoupçonnées qui peuvent lui permettre de faire face à l’adversité. Le travail de l’Hypnose est de reconnecter la personne avec ses propres ressources intérieures et de faire en sorte de retirer les apprentissages nécessaires de cette expérience douloureuse. L’hypnose n’efface pas le traumatisme (elle ne crée pas d’amnésie). Elle le relègue au simple rang de mauvais souvenir.

L’Hypnose est une vraie solution. Après avoir identifié le ou les élément(s) bloquant(s) dans le processus naturel de traitement des traumatismes, elle permet de relancer ce processus afin que toutes les étapes se déroulent cette fois correctement. L’événement traumatisant est « digéré » de façon définitive et la personne est libérée des conséquences que le traumatisme a pu avoir sur sa vie quotidienne.

Il faut prendre conscience que ce travail sur vous va impliquer de revivre des souvenirs, parfois insupportables, de façon à éviter qu’ils reviennent encore et encore, spontanément et de façon incontrôlable. Le travail en état hypnotique a cette particularité de placer la personne à la fois comme acteur et comme spectateur de son ressenti ce qui lui permet de poursuivre son cheminement sans être débordée par la souffrance. Malgré tout, cela va vous prendre une grande énergie, source de fatigue psychologique et physique. Je conseille donc fortement de prévoir un temps pour soi, calme et sans activité importante, après chaque séance.

En contrepartie, vous allez apprendre à gérer vos émotions fortes du passé, du présent et du futur. Le traitement du traumatisme vise également à corriger le déséquilibre nerveux et émotionnel et à rétablir un sentiment de sécurité. Vous allez pouvoir construire ou reconstruire votre capacité à faire confiance aux autres.

> L’apport de la Psychogénéalogie dans le domaine du Traumatisme

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Le Traumatisme et la Psychogénéalogie sont étroitement liés. Le principe même de la Psychogénéalogie est de penser que les traumatismes, les secrets de familles et les non-dits vécus par nos ancêtres se répercutent sur leurs descendants jusqu’à induire inconsciemment des troubles psychologiques ou physiques.

Une fois le Traumatisme traité en Hypnose, une fois que la personne a pris suffisamment de distance émotionnelles face aux événements douloureux, il est intéressant d’inspecter l’arbre généalogique, à la recherche d’événements similaires, de dates anniversaires concordantes…

Il est toujours surprenant de constater, dans l’immense majorité des cas, qu’il existe une sorte de reproduction inconsciente d’un schéma traumatique familial ou que le traumatisme a eu lieu à la date anniversaire d’un événement marquant comme un décès par exemple.

« Il faut parfois remonter jusqu’à d’anciens drames pour découvrir le traumatisme initial, qui se répète souvent de génération en génération. {…} Il faut essayer de retrouver l’événement, puis en faire le deuil pour reprendre sa vie à soi. ». Anne Ancelin Schützenberger

Il est nécessaire d’en prendre conscience et parfois de faire un travail complémentaire, pour se libérer de cette loyauté familiale inconsciente, afin de faire cesser les répétitions de schémas douloureux et/ou d’éviter que certains événements désagréables ressurgissent à des dates anniversaires ultérieures.

Nommer les choses, verbaliser l’impensé permet de le faire exister et de briser ce schéma. Une fois les choses sues, les comportements changent, la transmission familiale devient plus fluide. L’Hypnose permet également de faire un travail transgénérationnel efficace.

Il est également important de faire ce travail afin d’éviter de transmettre nos propres traumatismes aux générations futures! Lorsqu’un évènement est tellement douloureux que la personne ne peut en faire le deuil, il s’engramme dans la colonne des débits de l’inconscient familial des générations à venir.

> Le cas des enfants

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Chez l’enfant ou l’adolescent, l’événement traumatique n’aura pas les mêmes répercussions que chez l’adulte. L’adulte est capable de gérer seul ses émotions alors que l’enfant se retrouve dans une situation d’incompréhension et il a besoin de l’aide d’un adulte.

On distingue deux grands types de traumatismes chez l’enfant :

  • Le traumatisme unique qui se produit une seule et unique fois , cela peut être un cambriolage, un accident, un désastre naturel, attentat.
  • Le traumatisme répétitif qui se reproduit plusieurs fois : violences, maltraitances, guerres.

Les traumatismes font davantage de dégâts lorsqu’ils sont intentionnels que lorsqu’ils sont accidentels.

La mémoire traumatique est un phénomène qui fait resurgir tout ou partie de l’événement traumatisant sous forme de flashs. L’enfant fait des cauchemars sans forcément se souvenir de l’événement en lui-même. La mémoire sous l’effet d’une émotion trop forte ou d’un stress extrême peut être effacée (mécanisme de sauvegarde). Ces amnésies traumatiques peuvent laisser penser que l’enfant va bien alors que ce n’est pas forcément le cas.

Il est préférable de consulter si vous observez un changement de comportement chez votre enfant : anxiété, colère, problème de concentration, troubles du sommeil, cauchemars, régression (énurésie, succion du pouce…), comportement agité voire agressif, troubles soudains des apprentissages…

Il est préférable de consulter un(e) pédopsychiatre ou un(e) psychologue spécialisé dans la prise en charge des jeunes enfants. En tant que Praticienne en Hypnose, je n’accueille les enfants qu’à partir de 10 ans.

IMPORTANT : l’Hypnose Ericksonienne et la psychogénéalogie peuvent être pratiquées en parallèle d’un suivi médical, mais en aucun cas se substituer à un traitement médical !

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